avait un fusil et un peu de poudre qu’un Français lui avait donné en échange contre du bois du Brésil ; il me força de le tirer sur ceux qui étaient sur le rivage.
Après avoir combattu pendant quelque temps, ils craignirent que ceux qui étaient à terre ne finissent par se procurer des canots pour les poursuivre, et ils se remirent en route. Trois d’entre eux avaient été blessés dans le combat. Ils passèrent à environ une portée de fauconneau du port de Brickioka, où je me tenais ordinairement, et ils me forcèrent de me lever pour me faire voir à mes compagnons : ceux-ci tirèrent deux coups de canon sur eux sans nous atteindre.
Pendant ce temps, quelques habitants de Brikioka s’étaient embarqués pour les poursuivre ; mais les Indiens ramaient si bien que nos amis, voyant qu’ils n’y réussiraient pas, furent obligés de s’en retourner.
CHAPITRE XX.
A quatre heures après midi du jour même où j’avais été pris, nous étions déjà éloignés de sept milles de Brikioka. Les Indiens abordèrent à une petite île, et tirèrent leurs canots sur le rivage y dans l’intention d’y passer la nuit. Ils me firent descendre à terre ; mais j’avais reçu tant de coups dans la figure, que je n’y voyais plus ; mes blessures m’ôtaient la force de marcher, et je fus obligé de me coucher sur le sable. Les Indiens m’entouraient et me menaçaient à chaque instant de me dévorer.