Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, original 1557.pdf/71

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

avaient aussi voulu commercer. Après les avoir reçus avec confiance, et être allés à bord de leurs vaisseaux, comme ils le faisaient encore avec les Français, quand les Portugais en eurent un grand nombre, ils les avaient saisis, garrottés, et livrés à leurs ennemis, qui les avaient massacrés et mangés. Que les Portugais en avaient tué d’autres à coups de fusil ; leur avaient fait tout le mal possible, et enfin, qu’ils se réunissaient souvent à leurs ennemis pour les attaquer.


Comment ceux qui m’avaient fait prisonnier me déclarèrent avec colère, que les Portugais avaient tué leur père et qu’ils voulaient s’en venger sur moi.
CHAPITRE XXV.

Ils me racontèrent aussi que les Portugais avaient tué à coups de fusil le père des deux frères qui m’avaient fait prisonnier, et que ceux-ci avaient résolu de venger sa mort sur ma personne. Je leur répondis qu’ils n’avaient aucune raison de se venger sur moi, que je n’étais pas Portugais ; que j’étais arrivé dernièrement avec les Espagnols, et que nous avions fait naufrage, ce qui m’avait forcé de rester dans le pays.

Il y avait chez eux un jeune homme, ancien esclave des Portugais ; car les Tuppins-Inbas, au milieu desquels ceux-ci demeurent et qui sont leurs alliés, avaient, dans une de leurs expéditions, surpris un village et dévoré tous les habitants,