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à l’exception de quelques jeunes gens qu’ils avaient livrés aux Portugais. Parmi ceux-ci se trouvait le jeune garçon qui avait été, à Brikioka, l’esclave d’un Galicien, nommé Antonio Agudin, et qui fut repris par les siens environ trois mois après ma captivité. Il avait été épargné parce qu’il était de leur tribu. Il me connaissait très-bien : les autres lui ayant demandé qui j’étais, il leur répondit que, peu de temps auparavant, un vaisseau avait fait naufrage sur cette côte, que ceux qui avaient échappé se disaient Espagnols et étaient les amis des Portugais ; que j’étais arrivé avec eux : voilà tout ce qu’il savait de moi.

Sachant qu’il y avait des Français dans le pays et qu’il venait souvent des vaisseaux de cette nation, je persistai toujours à dire que j’étais leur ami, et je les priai de m’épargner jusqu’à ce que ceux-ci arrivassent et me reconnussent. Ils me gardèrent donc avec soin jusqu’à l’arrivée de quelques Français que des vaisseaux avaient laissés chez ces sauvages pour y recueillir du poivre.


Comment un Français que les vaisseaux avaient laissé chez les Indiens vint me voir, et leur dit qu’ils pouvaient me manger et que j’étais Portugais.
CHAPITRE XXVI.

Il y avait, à quatre milles de là, un Français qui, ayant appris cette nouvelle, se hâta d’arriver, et se rendit dans la cabane en face de celle où je me trouvais.