Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/134

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Il se rassit et voulut savoir ce que faisaient ses ennemis les Tuppins-Ikins et les Portugais, me demandant pourquoi j’avais voulu tirer sur eux de Brikioka, car il savait que j’étais arquebusier. Je lui répondis que les Portugais m’avaient placé dans cette maison, et que j’étais forcé de le faire. « Tu es aussi un Portugais, dit-il ; tu es un Portugais, car tu n’as pas pu parler avec lui, » il parlait du Français qui m’avait vu et qu’il appelait son fils. Je cherchai à m’excuser, assurant qu’étant absent depuis longtemps, j’avais oublié la langue. Mais il s’écria : « J’ai déjà pris et mangé cinq Portugais, et tous prétendaient être des Français, et cependant ils mentaient. ». Voyant cela, je renonçai à l’espérance de vivre, et je me recommandai à Dieu ; car je voyais bien que je n’avais plus qu’à mourir. Il demanda ensuite ce que les Portugais disaient d’eux et s’ils en avaient bien peur. « Oui, dis-je, ils parlent beaucoup de toi, de la guerre que tu leur as faite ; mais maintenant