nue monta en voiture : elle habitait au Grand-Hôtel. Le lendemain, je reçus le finale que voici : « Vendredi, 13 février 85. Renoncez à un amour qui vous serait funeste. » Rien de plus, pas de signature.
— Madame allume, et s’en va : la Vestale du premier quart ! Ai horreur de ces damoiselles…
— Vous n’êtes pas philosophe ! Qui sait si le roman, en prenant des chapitres, fût resté digne de son prologue ? Elle m’a peut-être donné le meilleur d’elle-même.
— L’avez pas recherchée ?
— Non, certes ! Si le désir la prend de revenir, elle sait où je suis. Mais elle ne reviendra pas.
— Vous dites cela d’un air… La regrettez ?
— Peut-être ! Aussi vrai que je ne la souhaiterais pas comme moitié légitime à mon plus cher ennemi, on en eût fait une maîtresse adorable ; car elle l’a, j’en jurerais, ce que nous fuyons dans notre femme et cherchons dans celle des autres…
— Le vice ?
— Une fleur de vice ! Dépravée, perverse, curieuse, un lis d’enfer ! Ma foi, je plains l’imbécile ou l’honnête garçon qui l’a choisie : celui-là est sûr de son rôle.
L’homme élégant rit beaucoup, car on rit toujours, dans ce monde, dès qu’il s’agit de trahison.
— Elle a pourtant refusé vos faveurs…
— Je suis convaincu qu’elle ne m’a repoussé que faute de temps pour se rendre.