— Suis-je gentil de te faire déjeuner avec une si belle enfant ? Tu sais, contre le chagrin,
Un beau visage
Qu’un homme armé…Offre le bras à Merizette, et allons !
Jeanne vint audacieusement vers Desreynes, et lui prit le coude avec un rire qui proposait la paix : il se dégagea d’un geste menaçant, et, dans la secousse, son poing faillit la heurter.
Elle se mordit les lèvres : « Ah, c’est ainsi ! »
La femme de Barraton, arrêtée derrière eux, les contemplait curieusement.
— T’assiéras-tu à cette table ? disait le remords.
Georges regardait avec stupeur Pierre qui s’en allait, si tranquille, entre le père et la fillette. Soudain il se précipita et, tout haut : « Il faut que je te parle » !
— Tout de suite ami ? Je suis à toi.
Jeanne chancelait, mais dans son cœur ; toute sa force assemblée lui faisait un visage serein.
— Vous n’êtes pas raisonnables ; mon déjeuner ne sera plus mangeable. Vous n’en finissez plus lorsque vous commencez. Vous causerez au dessert.
— Comme il vous plaira ; mais si Georges…
— Georges peut attendre et les œufs ne peuvent pas.
— Ami, peux-tu attendre ?
Celui-là aussi eut peur quand il se vit trop près de l’action : il consentit d’un mouvement de tête, et