ramenait la conversation sur le compatriote de Jeanne ; il voulait savoir. La réserve de Georges inquiétait sa curiosité, et la changea en une étrange et confuse jalousie. Il devinait déjà, et pour apprendre, se faisait caressant.
— On t’a appris, n’est-ce pas, quelque nouvelle vilenie… Tu peux me dire, mon petit Georges… Je suis tranquille, tu vois bien… Dis-moi…
— Mais on ne m’a rien rapporté d’intéressant, je t’assure. Elle est chez son père, en bonne santé.
— Ah !…
Puis :
— Regarde combien tu es menteur. Tantôt, tu ne voulais même pas m’avouer cela. C’est donc qu’il y a autre chose ? Dis-moi le reste.
— Mais, ami, je me taisais simplement pour ne point parler d’elle.
— Tu mens encore.
Puis, de soudaines colères le prenaient contre le silence de Georges, et parmi elles, venaient les mauvais reproches.
— À quoi bon se dévouer pour qui me rend si peu !
La perspicacité du malheur, qui toujours en pressent ou même en désire un nouveau, l’assurait de quelque trahison d’épouse, ajoutée encore à la première : il ne manquait à sa certitude que le complément d’un récit. Il fut bientôt si convaincu, qu’un revirement d’idées en résulta chez lui. S’il se trompait dans ses