Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/183

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Réciproquement, quand le cœur bat faiblement, on ne peut plus sentir le pouls, non seulement dans les doigts, mais encore au carpe et aux tempes, comme dans la lipothymie, les affections hystériques et l’asphyxie, chez les malades affaiblis qui vont mourir.

Il y a une cause d’erreur dont il faut prévenir les chirurgiens. Dans les amputations, l’incision des tumeurs charnues et les blessures, le sang, quand il sort d’une artère, jaillit avec force ; mais il n’en est pas toujours ainsi, car les petites artères n’ont pas de pulsations, surtout si elles ont été comprimées plus haut par une ligature.

Si la veine artérieuse a non seulement une structure et des parois identiques à celles des artères, et si cependant elle ne diffère pas tant que l’aorte de la structure des veines, la raison en est la même : l’aorte reçoit l’impulsion du ventricule gauche, plus forte que celle du ventricule droit, et les tuniques de ce vaisseau sont d’autant plus faibles par rapport à celles de l’aorte, que les parois et le tissu du ventricule droit sont plus faibles par rapport au ventricule gauche ; d’ailleurs, autant les poumons s’éloignent, par leur structure spongieuse, de la consistance du corps et des chairs, autant la tunique de la veine artérieuse diffère de celle de l’aorte. Et tous ces organes conservent partout les mêmes proportions : plus les individus sont vigoureux, fortement musclés, habitués aux durs travaux, plus le cœur est robuste, épais, dense et fibreux, plus les oreillettes et les artères ont