Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/184

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d’épaisseur et de force, mais toujours il y a entre ces organes les mêmes proportions.

Les animaux dont les ventricules sont légers, sans villosités, sans valvules, aux parois minces, comme les poissons, les oiseaux, les serpents et la plupart des espèces animales, ont des artères qui diffèrent peu ou point des veines, pour l’épaisseur de leurs parois.

Si les poumons possèdent des vaisseaux aussi considérables que la veine et l’artère pulmonaires (le tronc de l’artère veineuse est plus gros que celui de toutes les autres veines, fémorale, jugulaire, etc.), et s’ils sont gorgés de tant de sang, comme des expériences et des autopsies nous l’ont appris (et, selon le conseil d’Aristote, nous ne nous sommes pas laissé abuser par l’examen de ces vaisseaux chez les animaux morts d’hémorragie), c’est que les poumons et le cœur sont l’origine, la source et le trésor du sang, qui s’y élabore et s’y perfectionne.

Pareillement, si nous voyons dans les dissections anatomiques l’artère veineuse et le ventricule gauche gorgés d’une si grande quantité de sang, et du même sang que dans le ventricule droit et la veine artérieuse, noir et en grumeaux, c’est que le sang traversant les poumons va continuellement d’un ventricule à l’autre. Si la veine dite artérieuse a en général la structure d’une artère, et si l’artère dite veineuse a la structure d’une veine, c’est qu’en réalité, par leurs usages et leur disposition, elles sont, l’une une artère, l’autre une veine, contrairement à l’opinion vulgaire. Et si la veine artérieuse a