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Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/181

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» Ce n’est point seulement sur le mérite de sa rédaction que le Médiateur fondait le succès populaire duquel il était assuré, mais principalement sur la réduction de l’abonnement de 80 fr. à 40 fr., et accessoirement sur certaines combinaisons dont le secret appartient à nos études.

Les calculs étaient simples : à ce prix réduit de 40 fr., dix mille au moins des abonnés du Journal des Connaissances utiles devenaient ceux du Médiateur.

10 000 abonnements produisaient 400 000 fr.

Ils coûtaient, tous frais compris… 540 000

Excédant de la dépense… 140 000 fr.

Annonces payées, calculées sur une publicité de 10 000 (minimum du produit)… 140 000

Balance… 000 000

» Pour réaliser ce projet que fallait-il ? — Trouver un public favorablement disposé. — Le Journal des Connaissances utiles l’avait préparé dans ce dessein.

» Risquer 20 000 fr. au plus, le prix enfin d’un numéro spécimen tiré et distribué sous la bande de ce journal aux 130 000 souscripteurs inscrits sur ses listes.

» Donner une sorte de cautionnement au public et aux rédacteurs en raison de l’apparente témérité de l’idée, c’est-à-dire verser pour la forme à la Banque de France un capital de garantie qui n’eût été en aucun cas entamé.

» Comme il est évidemment moins onéreux de publier un journal qui ne coûte rien, mais ne rapporte rien ; qu’un journal qui, dans une vaine perspective de bénéfices, absorbe d’abord plusieurs cent mille francs et ne produit jamais l’intérêt de son capital, on peut affirmer que le premier journal quotidien qui sera fondé, le sera sur ces bases…

» Mais ce journal, sous peine de mourir en naissant, devra être populaire dans toute l’acception que nous donnons à ce mot, c’est-à-dire qu’il devra représenter