Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/26

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vers endroits, « cela pour la commodité de la lecture, qui est plus facile à diverses personnes étant en deux cahiers, et aussi à cause de la diversité des matières et des lieux d’où viennent les lettres y contenues, les Nouvelles comprenant ordinairement les pays qui nous sont septentrionaux et occidentaux, et la Gazette ceux de l’Orient et du Midi. » Elle commençait par les nouvelles étrangères, qui en occupaient la plus grande partie, et finissait par celles de la cour de France. Renaudot avait adopté cette marche, presque constamment suivie depuis, pour se conformer, dit-il, à l’ordre du temps et à la suite des dates ; sauf a ceux qui voudraient suivre celui de la dignité à commencer leur lecture par la fin, à la mode des Hébreux.

Tous les mois il publiait, sous le titre de Relations des nouvelles du monde reçues dans tout le mois, un numéro supplémentaire qui complétait et résumait les nouvelles du mois. « Ces miennes relations de chaque mois, dit-il, servent de lumière et d’abrégé à celles des semaines ; car il est des nouvelles comme des métaux : ceux-ci, au sortir de la mine, sont volontiers mélés de quelque terre ; celles-là d’abord sont ordinairement accompagnées de quelques circonstances mal entendues, dont elles s’épurent avec un peu de temps, comme font les autres étant jetés dans leurs lingotières. Alors vous les avez en leur naïveté… »[1]

C’est dans ce numéro supplémentaire que, pendant les premières années, il répondait aux attaques de ses détracteurs. En tout autre temps, il se tient complétement effacé derrière son œuvre. La feuille commence par ce simple mot placé tout à fait au haut

  1. V., pour les Extraordinaires de la Gazette, l’addition p. 122.