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La Gazette burlesque, journal en vers. — Le Mercure galant. Premier journal quotidien, le Journal de Paris. — État de la presse à l’ouverture des États généraux.

Si l’on en jugeait par ce qui se passe de nos jours, il semblerait que l’invention de Renaudot eût dû faire éclore de nombreuses concurrences. Mais, outre qu’on vivait alors sous le régime du privilége, la société n’était point comme aujourd’hui sous l’aiguillon de cette fièvre épidémique qui gagne, qui travaille toutes les classes, et les pousse incessamment à la recherche de l’infini de la réussite, qui fait que la nouveauté de la veille est toujours surpassée par la nouveauté du lendemain. On ne marcha que lentement dans la voie de la publicité. Cependant, dès 1650, Paris eut sa gazette en vers, gazette aux modestes allures, comme il convient à une fille de bonne maison, mais qui ne manque pourtant point à l’occasion de malice et d’originalité. L’auteur était le poète courtisan Loret. Il n’apporta pas à cette entreprise toute l’étude et tout l’appareil des grands maîtres ; c’est sans user de longues préméditations qu’il prépara à ses contemporains ce beau sujet d’entretien ; il n’avait point en effet passé de longues années dans les colléges ; il n’avait point feuilleté les livres grecs et latins… Lorsqu’il prit la résolution de paraître un peu dans le monde, comme il se plaisait naturellement à la poésie, il se mit à écrire en vers

Les bruits qui courent quelquefois
Parmi la Cour et les bourgeois.

Pour cela il s’aidait

…Des billets divers
Que, pour discourir dans ses vers,