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Les malins auteurs de la guerre.

Il gémit

De voir la discorde civile
Régner dans cette grande ville
Qui jadis était un séjour
De pair, d’abondance et d’amour…
Une ville enfin sans seconde,
Et, bref, la merveille du monde.
Maintenant son bonheur fait flux,
On ne la connaît presque plus ;
Sa splendeur est quasi ternie ;
La liberté s’en voit bannie,
Et l’on peut dire avec raison
Qu’elle est une grande prison
D’où n’ose plus sortir personne,
Non pas seulement pour Charonne,
Bagnolet, Saint-Cloud, Saint-Denis,
Et mille autres lieux infinis,
Où, les fêtes et les dimanches,
Les bourgeois, les mains sur les hanches,
Allaient humer un air nouveau,
Quand le temps était clair et beau.

Et il ajoute :

Depuis trois ou quatre ans je prône
Que le peu d’amour pour le trône
Pourrait un jour, dans la cité,
Causer grande perplexité ;
Mais j’ai beau prier qu’on me croye,
Je suis la Cassandre de Troye,
Qui de loin les choses voyait,
Et jamais on ne la croyait.

Quoi qu’il en soit, lorsque la paix fut consolidée, Loret put, sans chanter la palinodie, célébrer la gloire et les bienfaits du nouveau règne. Aussi

Ses vers ne sonnaient pas trop mal
Dans le domicile royal ;