Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/46

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Iront chercher et prendre là,
Pour d’une diligence habile
Les porter par toute la ville…
Ceux qui n’ont suivants ni suivantes,
Ni de valets, ni de servantes,
Ayant des amis loin logés,
Seront ainsi fort soulagés.
Outre plus, je dis et j’annonce
Qu’en cas qu’il faille avoir réponse,
On l’aura par même moyen.
Et si l’on veut savoir combien
Coûtera le port d’une lettre
(Chose qu’il ne faut pas omettre),
Afin que nul ne soit trompé,
Ce ne sera qu’un sou tapé.

Enfin, il ne se passait rien de remarquable à Paris ou dans le reste de la France qu’il ne le décrivît « naïvement et agréablement. Et ce qui est de plus à louer, ajoute son éditeur, quoique les sujets soient quelquefois assez facétieux d’eux-mêmes, et semblent lui donner une certaine liberté de parler, il s’est tellement réglé, que l’on n’y voit point de paroles licencieuses, ni de mots à deux-entendre qui puissent offenser la pudeur des dames et des plus sévères esprits. » Ajoutons la pudeur des dames du dix-septième siècle ; car, quelque circonspect que dût être Loret dans un ouvrage adressé à une femme, on ne laisse pas que de rencontrer de temps à autre des pièces graveleuses, qui effaroucheraient légèrement la pudeur de notre siècle collet-monté.

Le français dans les mots bravait l’honnêteté,

Nous en citerons une seule, qui achèvera de montrer le genre de l’auteur et le goût de l’époque :

L’autre jour, une demoiselle,
Jeune, aimable, charmante et belle,