Le journal est devenu comme une des nécessités de notre existence ; c’est un autre pain quotidien, dont nous ne saurions plus nous passer. Mais il en est de cette chose merveilleuse comme de tant d’autres excellentes inventions que le temps nous a léguées : on en jouit sans s’inquiéter d’où elles viennent ou de ce qu’elles ont pu coûter. On est si bien habitué à voir arriver chaque matin cet infatigable messager qui vous apporte à heure fixe, quelque temps qu’il fasse, les nouvelles des cinq parties du monde, on trouve cela si commode, si naturel même, qu’il ne saurait venir à la pensée qu’il n’en a pas toujours été ainsi. Pourtant, c’est à peine si deux cents ans nous séparent du berceau du journalisme, et encore ne compte-t-il guère plus d’une cinquantaine d’années de véritable existence. Ce ne fut d’abord, en effet,