Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/70

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seul véridique, seul impartial, seul indépendant, seul invariable.

L’univers peut changer, mon âme est inflexible.

L’un s’intitula le Modérateur ; l’autre, le Conciliateur, ou le Réconciliateur ; un troisième, le Pour et le Contre ; celui-ci offrit au public une Boussole ou Régulateur ; celui-la s’annonça comme devant peser toutes les opinions dans sa Balance.

Mais il est probable que les auteurs de ces feuilles espéraient eux-mêmes très peu de leurs tentatives ; on peut au moins le présumer de l’épigraphe que s’était choisie le rédacteur de la Balance :

Non nostrum inter vos tantas componere lites.

Du moins, si ces tentatives devaient être infructueuses, elles n’avaient en elles rien que d’honorable. Malheureusement nous n’en pouvons dire autant de la mission que s’étaient donnée certains journalistes, nous devrions dire pamphlétaires, qui s’érigèrent en procureurs du peuple, et se firent un mérite de l’espionnage et de la dénonciation.

Clouons au pilori : l’Écouteur aux portes (épigr. : « Les murs ont des oreilles ») : — l’Espion des Sections et des Autorités constituées, journal qui paraîtra malheureusement trop souvent pour bien du monde ; — le Furet parisien (épigr. : « Je dévoilerai vos intrigues, tremblez ») ; — l’Argus patriote (Audax et vigilans) ; — le Tocsin de Richard-sans-Peur, ou le Défenseur de la Liberté :

Tremblez, aristocrates, et redoutez ma plume,

Elle sera pour vous plus dure qu’une enclume.


— le Tocsin de la vérité, contre les corps sans âme et les têtes à changer ; — le Procureur général du Peuple ; — le Dénonciateur national ; — et ces Listes