Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/71

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des noms de famille des ci-devant ducs, marquis, comtes, barons, excellences, monseigneurs, grandeurs, demi-seigneurs, anoblis, etc. ; — Listes des aristocrates ; — Listes des ci-devant nobles : nobles de race, robins, financiers, intrigants et tous les aspirants à la noblesse, etc., etc.[1]

J’aime cent fois mieux ceux qui ne virent dans la révolution que des sujets de chansons ou des objets de plaisanterie, quelque forcé que me paraisse souvent leur rire ; et à tous les Espions et Dénonciateurs, à tous ces faux patriotes, je préfère de beaucoup le Journal des Rieurs, ou le Démocrite français, par Martainville, qui avait pris cette épigraphe assez singulière :

Rire de tout, c’est une folie ;
Rira bien qui rira le dernier.

— un autre Démocrite français, par madame Reynerie :

Dire en riant la vérité,
C’est user de la liberté.


— le Journal en vaudevilles des Débats et Décrets de l’Assemblée nationale ; — le Journal Nouveau, journal en chansons ; — les Rapsodies du jour, ou séances des deux conseils en vaudevilles, etc.

Il y avait bien quelque mérite à égayer les scènes, parfois si lugubres, de ce grand drame de la révolution[2].

  1. Épigraphe : « Si notre père Adam eût eu le bon esprit d’acheter une savonnette à vilain, nous serions tous nobles. »
  2. « Le gouvernement se plaint sans cesse des journalistes, comme s’ils faisaient beaucoup de mal. Je crois qu’il se trompe, et qu’en cela il n’entend pas mieux ses intérêts qu’en tout le reste. Le plus souvent les journalistes emploient l’arme du ridicule, et font rire les gouvernés aux dépens des gouvernants, quoique les gouvernés n’aient pas d’ordinaire