Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/79

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le Républicain universel, l’Orateur du Peuple, par Fréron, le Journal des Clubs, et par-dessus tous, le Journal des Débats et de la Correspondance des Jacobins. C’est dans ce dernier journal surtout que l’on apprend à connaître les causes premières, les forces motrices et les moyens d’exécution de ce gouvernement révolutionnaire qui a pesé sur la France depuis 92 jusqu’au 9 thermidor an II. — Le parti modéré possède un assez grand nombre de journaux où les faits sont recueillis et appréciés avec bonne foi et impartialité : tels sont le Modérateur, les Nouvelles politiques, l’Historien, le Cercle, la Clef du cabinet des souverains, le Conservateur de l’an V, le Journal d’Économie politique, auquel les Fontanes, les Suard, les Daunou, les Dupont de Nemours, les Rœderer, etc., ont attaché leur nom. — Le clergé aussi eut ses journaux, et ce ne sont ni les moins curieux, ni les moins instructifs. — Enfin l’historien doit consulter encore même les journalistes qui n’ont vu dans la révolution que des objets de plaisanterie, qui n’ont eu d’autre but que d’attaquer par des épigrammes et des sarcasmes amers toutes les opinions et toutes les institutions. On peut regretter devoir cet esprit de légèreté qui nous caractérise porté par quelques hommes jusqu’au milieu des plus sanglantes catastrophes ; mais on trouve dans ces petites feuilles mille détails précieux que l’on chercherait vainement ailleurs. L’écrivain ne doit pas négliger non plus les journaux qui n’eurent qu’une existence éphémère ; si quelques uns moururent de leur propre faiblesse, c’est la véracité de beaucoup d’autres qui les signala aux coups des dominateurs du jour. — Enfin il n’est pas dans cette mine précieuse si petit filon qui ne doive être exploré. Malheureusement l’accès en est difficile, et il serait bien à désirer que quelque