Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/80

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patient investigateur portât la lumière dans cet indigeste chaos. Peut-être l’essaierons-nous quelque jour ; dans cette esquisse très sommaire nous ne pouvons qu’indiquer le but et appeler les travailleurs[1].

Seulement, après avoir déroulé le tableau de la presse pendant cette période exceptionnelle, il nous reste, pour remplir notre cadre, à faire connaître par quelques citations les formes et le langage de certains journaux d’alors. Si notre but était d’éclairer le jugement de l’historien ou du penseur sur les faits si diversement appréciés de notre grande révolution, nous aurions à citer le Patriote français, l’Ami du peuple, l’Ami du roi, les Révolutions de France et de Brabant, le Journal universel, et vingt autres. Mais nos prétentions ne vont point jusque là ; nous n’avons en vue que de satisfaire une légitime curiosité ; et, sous ce rapport, les feuilles de Brissot, de Camille Desmoulins, de Mirabeau, etc., quelle que soit d’ailleurs leur importance, n’offriraient qu’un médiocre intérêt.

Nous avons dit que, parmi les journaux enfantés par la révolution, quelques uns, feignant de ne voir dans ce grand drame que des sujets de chansons et des objets de plaisanterie, avaient choisi, pour combattre leurs adversaires, l’arme si puissante du ridicule, tandis que d’autres avaient cherché la popularité dans l’excentricité et le cynisme du langage. Ce sont ces deux genres que nous nous sommes proposé plus particulièrement de faire connaître, parce qu’ils reflètent leur époque sous une de ses faces les plus cu-

  1. Outre la Bibliographie Deschiens, on consultera avec fruit l’Histoire des journaux et des journalistes de la révolution, par M. Léonard Gallois, 2 vol. in-8o.