Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/81

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rieuses, et qu’ils ont moins d’analogie avec ce que nous connaissons. Les Actes des Apôtres et le Père Duchesne se sont offerts à nous comme les types les plus caractéristiques de ces deux genres.

Ceux qui, après avoir parcouru les extraits que nous donnons du Père Duchesne, seraient curieux encore de connaître jusqu’à quel point la violence a pu être poussée par certains énergumènes, n’auront qu’à feuilleter les écrits de Marat, « ce dénonciateur universel, cet homme aux instincts féroces, qui ne cessait d’invoquer la sainte guillotine, et de pousser le peuple à l’assassinat. »

On doit d’ailleurs appliquer à la presse révolutionnaire ce que M. de Cormenin dit quelque part de l’éloquence révolutionnaire : « ll ne faudrait pas la juger à distance par les règles du goût, ou la peser avec une froide raison, et sans tenir compte ni du trouble de ce temps, ni des revirements extraordinaires de l’opinion, ni des mortelles inimitiés des partis, ni des réactions du dehors, ni de l’exaltation des âmes, ni de la nouveauté et de la grandeur des événements, ni des dangers imminents de la patrie. »


Le Père Duchesne.

Hébert, nous l’avons dit, n’était l’inventeur ni du titre sous lequel il s’est rendu fameux, ni du genre dans lequel il déploya une si déplorable habileté, genre prétendu populaire, et dont la forme même est injurieuse au peuple, qu’on dégrade et qu’on ravale sous le prétexte de se mettre à sa portée ; mais il eut bientôt fait oublier tous les bâtards qui prétendaient lui disputer le terrain.