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lorsque son ouvrage fut supprimé. Enfin les mauvais plaisants, car la plaisanterie se mêle ici partout, justifient le refus de M. Garat en disant que ce qu’il voit autour de lui lui a fait un devoir de rejeter une pareille gratification. Il se trouve placé, disent-ils, entre M. Suard et son propre frère[1]. Le premier, qui n’a jamais rien fait, et qui ne fera jamais rien, jouit de plus de 30,000 livres de rentes en bienfaits du gouvernement, et le second, qui n’a que son gosier, a reçu une pension de 6,000 livres. Par quelle fatalité un de nos plus assidus littérateurs n’obtient-il que 300 livres de pension une fois payées ? L’argument est pressant ; mais on sait que la réponse n’est pas bonne à dire tout haut. »


En 1762, le Mercure servait 28,000 livres de pensions ; ce n’était donc pas sans fondement que de La Place, qui le dirigeait alors, le présentait aux gens de lettres comme étant leur patrimoine, et faisait valoir l’intérêt qu’ils avaient à lui prêter leur concours.

S’il était possible d’en croire La Harpe sur ce chapitre, la gestion de La Place n’eût pas été heureuse. Pendant les deux ans qu’il eut le privilége du Mercure, « il l’aurait fait si mal que les souscriptions, fort diminuées, ne pouvaient plus suffire

  1. C’était son neveu. — Il y a en outre dans les sommes quelques différences, mais qui importent peu.