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Ce n’est plus le siècle des créations originales, mais le siècle de l’érudition et de la critique, et vers sa fin, il faut bien le dire, le siècle de l’écrivaillerie. Le niveau s’étend, mais s’abaisse ; au lieu de quelques auteurs éminents, on trouve une multitude de journalistes, dont un petit nombre seulement ont quelque valeur. Les journaux littéraires se multiplient à l’infini, mais ils vont en dégénérant à mesure qu’ils se multiplient, et peu arrivent à la renommée et passent à la postérité.


On ne doit pas attendre de moi une nomenclature complète de cette multitude de petits journaux que vit naître la dernière moitié du XVIIIe siècle. Les neuf dixièmes n’eurent qu’une existence éphémère, soutenue tant bien que mal par l’attrait de la nouveauté et par quelques expédients de tout temps en usage. Et puis un grand nombre de ces feuilles, qui, d’ailleurs, n’offriraient aujourd’hui, pour la plupart, qu’un très-minime intérêt, ne sont pas arrivées jusqu’à nous ; beaucoup ne nous sont parvenues que dans un état plus ou moins incomplet ; et encore ne les connaît-on les unes et les autres que très imparfaitement.

La Bibliothèque impériale en possède évidemment le plus grand nombre, sinon absolument, du moins relativement ; mais ce qu’elle en a réellement, il est impossible, dans l’état actuel des choses, de