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INTRODUCTION

liauteur où doit être percée la bouche des tuyaux d’orgue. Nous n’avons pas besoin de dire que, pour cette partie de la tâche, nous avons dû recourir sans cesse à la compétence des hommes spéciaux.

Il en a été de même pour les termes scientifiques, dont la définition devait être mise, autant que possible, à la portée des lecteurs d’un esprit cultivé, sans manquer à l’exactitude que les savants ont droit d’exiger en ces matières. Dans tous les cas difficiles nous avons interrogé et suivi les maîtres de la science. IV.

CLASSEMENT DES SENS

Il en est des significations diverses d’un même mot comme des mots synonymes qui expriment diverses nuances d’une même idée. Lorsqu’un mot a plusieurs sens, il constitue véritablement un genre, dont les acceptions principales forment pour ainsi dire les espèces, et les acceptions secondaires les variétés. - Enumérer les divers sens

l’un après l’autre, même dans l’ordre historique et logique, au moyen d’une série uniforme composée d’autant de numéros qu’il y a de sens distincts, c’est confondre les genres, les espèces et les variétés ; c’est supprimer la subordination qui relie les variétés aux espèces et les espèces aux genres , c’est-à -dire méconnaître la loi fondamentale qui régit toute classification.

Le verbe déposer désigne l’action de poser une chose, une personne, en un endroit où on la porte : on dépose une lettre, un paquet, chez quelqu’un ; une voiture dépose quelqu’un à sa porte ; une épave est déposée par la mer sur le rivage ; puis l’action de poser dans un endroit sûr : on dépose des objets précieux chez quelqu’un, des valeurs à la Banque de France ; enfin l’action de poser ce qu’on porte, afin de s’en [lécharger : on dépose son fardeau, on dépose son manteau au vestiaire, on dépose les armes, on dépose son masque. Toutes ces acceptions distinctes ont entre elles un lien commun, l’idée de poser en un lieu une chose que l’on portait. Mais les sens qui suivent : déposer une tenture, une boiserie, et déposer un roi, un empereur, éveillent l’idée d’ôter une chose, une personne de la place où elle est posée. Il faut donc distinguer deux séries de sens : mettre à une place ce que l’on porte, ôter d’une place ce qui s’y trouvait posé. La première contient trois divisions : poser en un lieu, poser en un lieu sûr, poser ce dont on veut se débarrasser. La deuxième en contient deux : défaire une chose qui est posée, et, au figuré, faire descendre du rang souverain.

De même , pour le classement des sens du mot ancien : les anciens Romains, un ancien usage, son ancien maître, l’Ancien Testament, etc. Une première division comprend tous les cas où il s’agit d’une personne, d’une chose qui existe depuis plus longtemps qu’une autre : l’Ancien Testament, l’ancien monde ; le plus ancien j^rit la parole, etc. ; une seconde, tous les cas où il s’agit d’une personne, d’une chose qui n’existe plus et qui a existé antérieurement : la Révolution a détniit l’ancien régime ; la nouvelle église a été bâtie sur l’emplacement de l’ancienne. Nous distinguons ces différents groupes de sens en traçant dans chaque article, au lieu d’une série de subdivisions de même degré, de grandes divisions séparées les unes des autres par un alinéa et marquées par des chiffres romains (I, II, III, etc.) ; chacune de ces grandes divisions contient à son tour des divisions secondaires, précédées d’un double trait (||) et marquées par des numéros (1°, 2 °, 3° , etc.) , et chacune de ces divisions contient, s’il y a lieu, des subdivisions précédées d’un seul trait (|) et marquées par de simples chiffres (1, 2, 3, etc.).

DICT. FRANC.