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INTRODUCTION

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TABLEAU FIGURATIF DE LA PRONONCIATION graphe, qui les représente d’une façon insuffisante, quand elle les représente.

Devant cette incohérence de l’orthographe moderne, il faut adopter une notation phonétique rigoureuse. Il va sans dire d’abord que les consonnes écrites, mais non prononcées, ne sont pas notées dans notre figuration. Si quelque liaison fait reparaître dans la prononciation une consonne finale autrement muette, la figuration signale le fait. Pour marquer plus nettement la valeur des consonnes figurées, nous faisons suivre la plupart des finales (de syllabes ou de mots) d’une apostrophe qui indique qu’il faut les prononcer {dette, prononcez dét’ ; aptitude, prononcez ap’-ti-tùd’). Les sons consonnants p, b, f, v, t, d, l, r, sont figurés par les lettres jj, h, f, v, t, d, l, r, qui sont le plus habituellement adoptées par la langue pour les représenter. Le son s fort est noté par la lettre 5 (sawce, sds’).

s doux

z [rose, roz’).

k

k {qui, ki ; creux,

kre’u ; coq’, kôk’ ; eucharistie, e’u-kà-ris’-ti). Le son g est noté par la lettre g, sauf devant e et i, où il est noté par gh {galet, gà-lc ; gue’rir, ghe’-rzr) ; final, devant un e muet, il est noté par g (orgue, ô ?’g'). Les sons m et n sont notés, au commencement de la syllabe, par m, n ; à la fin de la syllabe, par m’, n’ : âme, femme sont notés par àm’, fam’ ; mienne, tienne, sienne par myèn’, tyèn’, syèn’, tandis que, conformément à la notation adoptée pour les voyelles nasales, champ, enfant, sont notés par c/iaw, anfan ; mien, tien, sienpwmyin, tyin, syin. Nonne est noté par non’, non est noté par non. Le son de l mouillée ne se fait plus entendre dans la France du nord, Paris compris ; c’est dire que ce son est appelé à disparaître dans un temps plus ou moins prochain. Conformément à la règle adoptée de noter de préférence la prononciation en usage à Paris, nous ne figurons pas ce son complexe qui est dû à la combinaison de l et de i consonne et qu’on représente d’ordinaire phonétiquement par le signe i. Nous notons seulement le son auquel elle s’est réduite, à savoir le yod ou i consonne {bata-ill-on, prononcez bà-tà-yon ; pav-ill -on, prononcez pà-vi-yon ; fam-ill -e prononcez fà-miy’, pe’ri-l, prononcez pé-riy’).

Le son de n mouillée, que notre orthographe note par gn^, est figuré par h {régner, ré-né). 1. La graphie gn a encore, comme on sait, une autre valeur, par exemple dans igné, prononcez ig-nè. Le son de h aspirée est noté par h •. 11 nous reste à parler de i consonne, de You consonne et de Yu consonne.

L’z consonne, noté quelquefois par y {yeux, yoîe), quelquefois par i {bien, rien), le plus souvent non noté {prier, hier, ouvrier, craindriez, prononcez pri-^é, i-yer, ou-vri-yé, krin-dri-yé), est figuré par le signe y. h’ou consonne (c’est le w anglais) existe dans les mots oui, ouate, etc., et surtout dans le son composé oi. Ce dernier son, qui se prononçait au siècle dernier ouè, a maintenant la valeur de oua (avec a fermé ou ouvert, long, moyen ou bref, selon les cas). Nous représentons ce groupe par wâ, wà.

Il existe un son nasal oin qui est la nasale de l’ancien oi, c’est-à-dire de l’o* prononcé wé : voilà pourquoi oin se résout phonétiquement en v :è {besoin.)

Dans notre

figuration, nous le notons win {be-zv/in). h’u consonne est à l’oM consonne ce que Yu voyelle est à You voyelle. C’est le son qu’on entend dans Ini, fruit, huile. Phonétiquement on peut le représenter par ib {Ivfi, frvi, -wil’). Nous conservons la graphie usuelle m, en unissant cette lettre à la voyelle suivante, pour montrer qu’elle n’a pas par elle-même d’existence personnelle comme voyelle : huître, huitrier, notation figurée : uitr’, ui-iri-yé.

Il résulte de ce qui précède que les signes c, ç, g, etx^ sont inconnus à notre système de figuration ; que Y h n’y paraît qu’avec la valeur d’une aspirée ; y, avec celle d’une consonne, et que m et n figurent des consonnes au commencement de la syllabe, et aussi à la fin de la syllabe, mais seulement quand elles sont suivies d’une apostrophe ; autrement elles font corps avec la voyelle précédente et indiquent des voyelles nasales. Nous indiquons les changements qu’apporte à la prononciation de certains mots leur emploi dans les vers. La versification a gardé, dans la mesure des vers, de nombreuses traces d’une prononciation archaïque. 1. La prononciation courante réduit l’aspiration à n’être plus que le signe d’une non-liaison. Bien des gens disent la honte comme s’il y avait la onte, sans liaison. C’est ainsi que l’on prononce le un, le onze.

Nous ne parlons pas ici de l’A muette, parce qu’elle n’est pas un son, mais seulement une lettre sans valeur pour la prononciation : honneur, herbe, prononcez ô-neur, èrh’. 2. Signe simple qui représente soit ks {axe), soit gz (Xrtrier), soit s forte {Bruxelles), soit s douce {dixième), ou qui n’a pas de valeur {doux).