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LA GUADELOUPE.

Les travailleurs employés sur les habitations sont ou des nègres, soit du pays, soit de la côte d’Afrique (Congo) — ou des immigrants. L’immigration date de 1848. Après l’émancipation, les propriétaires cherchèrent vainement à retenir les affranchis ; il y eut divorce entre la propriété et le travail : la Guadeloupe, par exemple, qui avait produit 38 millions de kilogrammes de sucre en 1847, vit le chiffre s’abaisser à 20 millions en 1848 et à 17 millions l’année suivante. Il fallait aviser immédiatement, on fit appel aux immigrants.

Les fils de l’aventureuse Gascogne et des Pyrénées accoururent les premiers ; mais on ne tarda pas à reconnaître que le travail de la terre est interdit à l’Européen sous le ciel des Antilles ; on demanda des travailleurs à Madère, et deux cents ouvriers furent ainsi introduits en 1854. — Qu’est-ce que cela ? Madère, épuisée déjà par l’émigration de ses enfants dans les colonies anglaises, dut bientôt nous refuser des bras. On eut alors recours à l’Inde,