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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/121

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LA a mvmz continue » 101 lourdc, faiblement éclairée par les lueurs rougeoyantes du feu infernal; c’cst at peine si l’0n distingue un grouil· lement confus de formes hideuses. Dans le Purgatoire, beaucoup de larmes sont encore versées; mais ces anies sou{l`rantes, suivant la belle expression de Dante, sont joyeuses au milieu des flammes, car elles ne peuvent plus pécher, et parce qu’ellcs sont stlres d’arriver at la félicité éternelle; cet espoir, cntretenu par de suaves paroles que prononcent des anges, communique at toutes les scenes, sous les rayons d’un soleil clair et chaud, une douccur voiléc de mélancolie, une paix qui convient bien au recueillement de la pénitence. Dans le Paradis, tout est lumiére et éblouissement, tout est symbole, tout est charité : c’est la féte des yeux, des esprits et des cosurs. Dans le détail des supplices appliqués at telle ou telle catégorie de pécheurs, on retrouve la mémc préoccupa- tion morale et allégorique : les luxurieux, dans l’Enf`er, ` sont emportés comme une nuée de feuilles, par une rafale incessante, symbole de leurs passions; les violents, jadis altérés du sang de leur prochain, sont plongés dans un fleuve de sang, le Phlégéthon; les faux devins, pour avoir prétendu lire dans l’aveuir, sont condamnés at mar- cher avec la téte retournée sur les épaules, en sorte que leurs larmes ruissellent sur leurs dos et leurs reins; les hypocrites marchent sous le poids écrasant de capes de plomb doré; le troubadour Bertrand de Born, coupable d’avoir excité a la rebellion contre son Pere le prince Henry, fils du roi Henry II d’Angleterre, a la téte séparée du trouc, et il la porte 21 la main devant lui pour éclairer sa marche. Dans le Purgatoire, les orgueilleux plient lc front sous d’énormes fardeaux; les envieux ont les yeux cousus, et s’appuient fraternellement les uns contre les autres; les paresseux courent sans relaohe; le suppnlice