Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/124

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we LITTDRATURE ITALIENNE deux guides institués pour assurer son bonheur, l’aut0· rité impériale (Virgile) et l’aut0rité pontificale (Béatrice). Mais si, dans son ensemble, la signification du poéme ne luisse place ai aucun doute, bien des détails restent fort obscurs, et l’interprétation de toutes les intentions de Dante demeure la grande et, sur certains points, l’insurmontable difficulté de la Divine Comédie. Il n’entre pas dans le plan de cette rapide esquisse de discuter les problémes sur lesquels s’exerce, depuis des siécles, la sagacité des commentateurs, mais seulement d’indi; quer la place occupée par l’allégorie dans l’ensemble du poeme. A cet égarnl, on peut partager les innombrables personnages de la Divine Comédie en deux grandes caté- gories, ceux qui eurent une existence historique, que l’on doit considérer en eux-mémes — ce sont par exemple les damnés, les pénitents et les bienheureux, — et ceux E1 qui le poete a voulu assigner un role essentiellement allégorique. Dante a peuplé son Enfer d’étres surnaturels, ministres de la justice divine, gardiens des diH`érents cercles, incarnations du mal sous toutes ses formes, qui ne sont bien souvent que les diables cornus et grimacants, mélange d’horrible et de grotesque, enfantés par l'ima- gination populaire. Quelques—uns portent des noms empruntés at la mythologie pai'enne, Caron, Minos, Cerbére (gardien du cercle des gourmands), Pluto. (c’est-aedire Pluton, ou peut-étre Plutus), Phlégias, etc., sans rien perdre de leur caractére et de leur aspect essentiellement diabolique; d’autres enfin, les Furies, le Minotaure, les Centaures, les géants, conservent les traits caractéristiques des personnages homonymes de la fable; Géryon au contraire, le hideux symbole de la fraude, est une béte d’allure apocalyptique. Mais la