Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/164

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ian LITTIERATURE ITALIENNE mémes de ses ouvragesz Filocolo, Filostrato, Decamerorf. Ce Filocolo, dans lequel l’auteura entrepris de refaire a sa maniere le roman francais de Floire et Blanche/Zeur,_ est déparé par un extraordinaire abus de mytliologie; la Fiam- metta, ce récit tout brulant de passion, ceuvre vraiment admirable par l’intensité du sentiment qui l’inspire, ren- ferme de longs morceaux qui sont de simples paraphrases d’Ovide ou de Séneque. Des ce moment- deux siécles avant le Trissin et Alumanni, — Boccace se préoccupe de remettre en honneur les genres classiques tombés en désuétude: en écrivant la Teseide, il a conscience de dotcr la poésie vulgaire d'une épopée. Plus heureux dans l’imitation de l`idylle mythologique in métamorphoses, renouvelée d’Ovide, il donne a la littérature italienne une de ses ceuvres les plus charmantes, il Ninfale Fiesolano. Une nymphe de Diane, Mensola, est aimée du berger Affrico, mais leur amour est travcrsé par le courroux de la déesse : Mensola meurt, et Affrico se tue de déses- poir. La mort réunit les deux amznnts, car, métamorpliosés en deux ruisseaux qui descendent purallélement de Fiesolc, iis confondent leurs eaux dans celles de l’Arno. Si l’on fait abstraction de certaines longueurs, et d’inex- périences ou se reconnait un essaijuvénile, l`idylle amou- reuse, puis tragique, d`A{frico et de Mensola cst ra- contée avec une simplicité naive et une sincérité d’émotion qui en font le témoin le plus authcntique des véritables aptitudes de Boccace dans la poésic. Le but auquel visent toutes ses muvres est simplement de divertir, de divertir les femmes, et en particulier les 1. Pour Boccace la racine philo devait signifier amour. Filocolo a la prétcntion de vouloir dire : cclui qui travaille ct souifre par amour (on a pm-fois corrigé arbitruirement. ce non-sem cn Filocopo); Filostrato, celui qui est abaltu par l'umour; Decameron, lea dix journées.