Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/184

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166 LlTTliRA'l‘URE ITALIENNE de restaurer la philosophie de I’antique Académie; enfin et surtout de Marsile Ficin (1433-1499), le veritable artisan de cette révqlution, exemple peut-étrc unique d’aptitudes absolument conformes a la mission spéciale qqe lm imposa son protecteur. Ce fut sur l’invitation de Cosme en efl`et qu’il traduisit er; latin tontes les muvres ds Plntim, pqls ccllcs dp Plqtin, y ajouta un abondant commentaire, et exposa méthodiquement leur doctrine dans sa Theologia plqtonica en dix-huit livres. A dire vrai, la philosophic de Marsile Ficin n*est pas le plato- nisme pur; c’est plutét lo péo-platonisme des commcn- tateurs alexandrins du mnitre; mais cette doctrine conve- nait beaucoup mieux la tournure g1’esp1‘it du mystique florentin, constamment préoccupé de concilier la philo- sophie platonicienne avec le christianisme. L’influence de Marsile Ficin s’exer<;a par ses écrits, par son enseignement au mt Studio » de Florence, et surtout par les longues discussions qui s’engageaient dans le cercle d’amis toujours préts a se réunir autour de

 Ces doctes entretiens sont connus, dans l’histoire de

la Renaissance, sous le nom d’Académie Platonicienne; mais il va sans dire que cette Académie n’avait rien de commun avec les assemblées qui, dans la suite, ont été organisées uu peu partout sous ce titre. Tout ce que Florence a corppté d’esprits cultivés, dans la seconde mqitié du xv° sieple, a fpéquenté ces réunions, ou en a subi l`influence : qn’il suftise de rappeler ici les noms de Leon-Battista Alberti, de Pic de la Mirandole et de Cristoforq Lapdinq qui, dans ses Disputationes Camaldu- lenses, nous a laissé un taluleau aussi élégant qu’instructii dcs conversations tenues par les néo-platoniciens de Florence dans leg cadres les plus poétiques : celles-ci sp déroulent an milieu des foréts qui entourent l’ermi_