Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/195

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LB xv• srizcuz 175 mante. D’ailleurs, sans se soucier d'imiter Boccace, le peuple raconte de joyeuses histoires avec une bonne humeur exempte de toute prétention. Plusieurs de ces récits nous ont été conservés, et tel d’entre eux -— la nouvelle du Grasso legnaiolo, par exemple, farce d’atelier ou l’architecte de la coupole de Florence, Brunellesehi, joue un role important·— sont des modéles de malice et de fine observation, que font encore mieux valoir le naturel du style, l’absence de tout artifice. Ces essais ne sont pas isolés; les premieres années du xv° siécle voient se développer une littérature consi- dérable : la poésie chevaleresque, venue de France, et solidement implantée dans la vallée du Po‘, se répand dans l`ltalie centrale, colportée de carrefour en carrefour par les a Cantastorie ». Des romans en prose, destinés in la lecture, reprennent la matiére de toutes ces chan- sons de geste et leur assurent une uouvelle diffusion. Andrea da Barberino, né vers 1370, rédige ainsi ses Reali di Francia, ou il s’eH`orce de donner une liaison logique et une apparence raisonnable a une série d’his- toires fabuleuses sur les origines de la dynastie de France, jusqu’aux exploits de jeunesse de Charlemagne et de Roland. Ecrivain maladroit et monotone, Andrea da Barberino occupe cependant une place importante dans l`évolution italienue dc la littérature chevaleresque, et lc succes de ses oeuvres a été considérable : un de ses romans, plein des plus surprenantes aventures, Guerrino il Nesc/Lino, n°a pas cessé de faire les délices du public populaire d`ltalie. Nés cn Ombrie du mouvement franciscain’, le cantique 1. Premiere partie, ch. l, § 111. 2. Premiere partie, ch. Il, § xx.