Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/198

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Us Luriiiurruius ITALIBNNB aussi bien que d’l1umaniste, d’architecte et de tl1éoricien de l’art classique. C’est at juste titre qu’il est considéré comme une des personnalités les plus représentatives de son temps. Ce ne fut pas seulement a Florence qu’une aristocratie intellectuelle entreprit de réconcilier la littérature savante avec la langue et le sentiment populaire Un Vénitien lettré, Leonardo Giustiniani (mort en 1446), c0mposa de courtes pieces (canzonctte, strambotti), amoureuses pour la plupart, oh il reproduisit, en y ajoutant plus de délicatesse et de gréce, les themes, les idées, les sentiments, les images en honneur dans la poésie populaire, non sans faire une part méme assez large a l’élément dialectal; le succes en fut grand, et les giustiniane, comme On les appela, {`urent colportées loin de Venise, et s0uvent imitées. Nulle part cependant le rapprochement souhaité, préparé, commencé, de la littérature érudite et de la muse populaire ne fut plus completement réalise qu’a Florence dans le dernier tiers du xv' siécle. ll Sur les bords de l’Arno, en eH`et, la floraison d’muvres d’art emprei11tes d’une élégance exquise, et la culture littéraire la plus raffinée se combinaient avec une civili- sation purement démocratique. Cette république de mar- chands, qui avait des longtemps éliminé tout élément féodal, ne connaissait d’autre aristocratie que celle de Fiutelligence et de l`a1·gent: ses mécenes les plus éclairés furcnt des tisserands, des teinturiers et des banquiers enrichis, les Strozzi, les Tornabuoni, les Rucellai, les Pitti, lcs Medici. Ces derniers, au xv' siecle, n’étaient pas