Aller au contenu

Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/216

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

196 LITTISLRATURH rranumxx Mais la, ce n’est plus l’:ime méme du peuple, ee n’est plus son imagination et sa langue, comme at Florence, qui donnent le ton et font l’unité des muvres; on s’eil`orce d’éerire en toscan, sans y réussir entierement, et le dia- lecte local, de gre ou de force, reprend ses droits. L’an- tiquité, la poésie florentine et les traditions populaires fournissent la matiére et la forme de la littérature, mais ces divers éléments ont quelque peine ai se fondre dans llatmosphére factice d`une cour, et surtout d`une cour étrangére. Car Naples n'cchappait pas a la domination de princes venus du dehors. Vers le milieu du xv' siécle, une dynastie aragonaise succédait a la dynastie angevine. Alphonse et Ferdinand l" d`Aragon, types accomplis, le second surtout (1423-1494), du tytan de la Renaissance, surent du moins faire de Naples un grand centre d’acti- vité artistique et littéraire. Vers la {in de sa vie, Ferdi- nand, devenu l’ami de Laurent de Médicis, eut pour préoccupation dominante d'aeclimater a Naples l'art flo- rentin. On sait déja que l`l1umanisme fleurit sous son regne uvee A. 'Beccadelli et G. Pontano; il reste a parler des écrivains napolitains qui, at la meme époque, ont écrit en italien des uzuvres dignes de mémoire. Tommaso dei Guurdati, plus souvent désigné sous le nom familier de Masuccio de Salerne, est, avec le Bolo- nais Sabbadino degli Arienti, auteur des Porrctane, le meilleur iniitateur de Boccuce qu’ait produit le xv' sieele. Ses contes, dédiés chacun E1 quelque grand pcrsonnage de la cour de Naples, paraissent avoir été composés entre 1460 et 1470; ils furent divisés en cinq livres. Le premier est consaeré at la satire du clergé, et des le début ou voit combien le ton de Masuccio est éloigné de la rail- lerie indulgente et sceptique de Boccace : il est zipre et violent; les farces dont ses gens d'liZglise sont victimes