Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/220

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_ 200 u1·T1§.nnun1z innismvs une derniere piainte. Ce cadre n’est qu’un prétexte at tableaux idylliqucs en prose, et it dialogues bucoliques en vers, ou le poete s’est at peu pres borné a faire une sorte de mosaique de réminiscences et d’imitations de Théocrite, de Virgile, d`Ovide, de Calpurnius; il doit beaucoup aussi h l’Ameto de Boccace, ou des scenes analogues étaient aussi décrites en prose mélée de vers. A ces divers emprunts Sannazar n’a pas su donner cet accent personnel et ce sens exquis de la forme qui assu- raient aux Stances du Politien une espece d’originalité; il n’a pas cherché, comme Pontano, at semer un peu de réalisme dans ces tableaux antiques : la vie de ses ber- gers, leurs sentiments, les paysages au milieu desquels ils évoluent, encore qu’on y reconnaisse la nature napo- litaine, tout est conventionnel, tout est vu at travers les peintures des maitres de l’églogue. En dépit du voile de inélancolie dont Sannazar enveloppe toute son oeuvre, et qui lui appartient en propre, l’Arcadia manque d’agré- ment pour un lecteur moderne; mais les contemporains apprécierent hautement cette docte poésie. Le succes en fut considéruble, et le genre pastoral, si gouté des Ita- liens, en requt une consécration nouvelle. L’importance de l’Arcadie est donc surtout historique. Sannazar n'a pas eu la bonne fortune de faqonner une strophe agile comme ce l’octave », que le Politien transmit a l°Arioste déja si finement ouvrée; la forme de ses églo- gues est lourde et monotone. Mais l’influence dominante de Boccace dans la composition, dans la description, dans les majestueuses péi-iodes, dont les sinuosités ue se déroulent pas sans effort, marque uu point de départ nouveau dans l’histoi1·e de la prose vulgaire : l’élément populaire, le colcris dialectal, encore si notables chez Masuccio, disparaissent entiereinent, et la regle fonda-