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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/238

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218 LITTIEIKATURE imnummi auprés des princes ne l’empécberent pas de composer quelques poemes, tant en latin qu`en italien, une églogue, Tirsi, qui fut représentée 5 la cour d’Urbin en 1506, et surtout ce traité en quatre livres, écrit de 1514 5 1518, et publié 5 Venise, chez Alde, en 1528, qui est intitulé le Courtisan. L’auteur y rapporte des entretiens qui auraient occupé pendant quatre soirées consécutives, en 1507, la bril- lante société réunie autour de la duchesse Elisabeth Gonzague et de sa noble compagne Emilia Pio, duns le palais d`Urbin. Parmi les interlocuteurs, on remarque des noms célébres dans l’histoire, Lodovico Canossa, qui fut nonce du pape 5 Paris et ambassadeur de Francois I" a Venise, Julien de Médicis, deux membres de la grande famille génoise des Fregoso, Bembo, le cardinal de Bibbiena, et dix autres gentilshommes ou lettrés moins illustres. La conversation roule sur ce theme accepté d’un commun accord : quelles sont les qualités dont la réunion constitue le type accompli de l’homme de cour? Cinq ou six orateurs tour a tour développent leurs idées personnelles et passent en revue les diH`érents aspects du probleme, interrompus par les questions et les objections de l’auditoire. Le dialogue, anime et coupé de menus incidents, se déroule avec vivacité; c’est la peinture fidéle et charmante d’une société en qui l’esprit chevaleresque du temps a reconnu sa plus parfaite image. Le fond, sans doute, est peu original, Castiglione ayant beaucoup emprunté aux moralistes anciens; mais ces emprunts sont merveilleusement d’accord avec le sentiment du sieole. L’imitation s’y allie a l’observation, et l’idéal au réel dans une proportion quiil est difficile de discerner, tant l’union en estintime. Le type de l’homme de cour accompli, noble, adroit aux exercices du corps et propre