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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/240

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220 ur*r1§nA*rvn1z ITALIENNE et excellait E1 en raisonner; dépourvu d`originalité réelle, il apportait du moins une conscience d’artiste exigeant pour lui—méme at l’expression d`idées et d’images d’em— V prunt. Enfin le charme aristocratique de sa conversation et la sureté de ses relations lui valurent une autorité personnelle, que peu d'hommes de lettres ont possédée a un égal degré. D’ailleurs sa doctrine littéraire de l`i1ni- tation venait a. son heure, quand la faculté créatrice des poétes italiens semblait frappée de stérilité. On verra, un peu plus loin, quelle influence il a exercée dans le domaine de la poésie lyrique; il faut noter ici quelles idées il a fait prévaloir dans celui de la prose. Le style qu'il avait adopté dans les Asolani, et les évidentes réminiscences de Boccace qu’on y reléve, montraient assez su volonté de prendre pour modeles les grands écrivains florentins du X1V° siécle. En 1525, il publia sous le titre de Prose della volgar lingua, un dialogue en trois livres ou était méthodiquement exposée sa théorie de la langue et du style : il retracait les origines de l’italien -4 qu°il concevait comme un mélange du latin classique et des idiomes barbares importés par les enva- hisseurs, — proclamait la supériorité du florentin sur les autres dialectes, et exaltait l`art souverain de Boccace et surtout de Pétrarque, au détriment méme de Dante. C°était donc in ces maitres et a eux seuls, non au langage populaire, parléjournellement en Toscane, que l’écrivain italien devait demander des lecons de grammaire et de style. On voit ce qu’une pareille théorie a de vicieux, puisque, méconnaissant l’autorité, seule légitime, de l’usage, elle y substituait arbitrairement celle d’écrivains morts depuis un siécle et demi. Parmi les amis mémes de Bembo, beaucoup refuserent de le suivre sur ce ter- rain, témoin Castiglione qui, tout en s`inspirant des