Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/244

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22L LITTBRATURB iuninunn notamment par Masuccio. Il u’en reste pus moins @1 Luigi da Porto l°honneur d°avoir le premier donné une forme artistique définitive aux aventures des malheureux amants de Vérone. Pourtant ce u’cst pas at lui directe- ment que Shakespeare devait emprunter la matiére de son célebre drame, mais bien au conteur le plus consi- dérable du xv1° siécle, et le plus attachant in coup s1‘1r depuis Boccace, Matteo Bandello. Né en Lombardie, ai Castelnuovo di Scrivia, vers 1485, Bandello ue fut pas un lettré de profession, bien qu°il Clllt beaucoup étudié et que son ceuvre, en prose et en vers, soit assez considérable. Ses deux cent quatorze nouvelles [urent composées au jour le jour, entre 1505 et 1554, et meme au dela, au cours d’une existence extrémement agitée; il les dédiait au fur et at mesure at d’illustres personnages, en les accompagnant de lettres qui ne sont pas la partie la moins suggestive de ses écrits. Entré dans l`ordre des Dominicains, Bandello mena de bonne heure une vie errante, passant de Milan la Pavie, puis at Génes et at Florence, on se place l’aven- ture amoureuse qui lui inspira ses premiers vers et sa premiere nouvelle; poursuivant ses perégrinations, il visita Naples et parcourut la Calabre. De rctour en Lombardie, il s’attacha a la famille Beutivoglio de Bologne, pour le compte de laquelle il fit un premier voyage en France, at Blois; ce ne devait pas étre le dernier. Réfugié at Mantoue, quand lcs Francais mirent la main sur le Milanais, il devint le familier de la célébre Isabelle d’Este, auprés de laquelle il aimait a séjourner, au milieu d`une des cours les plus cultivées d’ltalie; il dut pourtant s’eu éloigner at plusieurs reprises, notam- ment pour se rendre in Rome et a Capone. Aprés la bataille de Pavie, Baudello prit une part active aux ope·