Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/248

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228 LITTERATUIIE ITALIENNE fils d’Hercule I". Clétait pour ce prélat remuant, pas- sionné, sanguinaire, absorbé par les soins de la guerre et de la politique, un honneur dont il semble avoir mal senti le prix : il employa l`Arioste at mille besognes entie- rement étrangéres a ses aptitudes : a De poéte, soupirait l’infortuné, on m’a transformé en courrier! » Sans égards pour les gouts sédentaires et pacifiques de l`homme qui, des 1508, charmait la cour de Ferrare par ses comé— dies* et travaillait a son grand poéme — le Cardinal, il est vrai, n’y voyait que d’impayables cz droleries », pour traduire polimeut une de ses boutades, -- il l`entraina jusque sur un champ de bataille (1509) et lui confia des ambassades qui n°étuient toutes ni faciles ni sures : un jour, en 1510, Jules II menaqa de le faire jeter a l°eau, et deux ans plus tard, l`Arioste et son maitre durent s’enfuir précipitamment pour échapper aux représailles de l’irri— table pontife. Enfin, lorsqu°en 1517 le Cardinal alla prendre possession de l’évéché de Buda, le poete refusa tout net de le suivre en Hongrie, et préféra perdre une protection trop assujétissante. ll était déja l’auteur du Roland fiarieux, et se plaignait d’étre maigremeut payé de ses peines. Passé au service du nouveau duc Alphonse, l’Arioste éprouva d’abord une vive satisfaction de n’avoir plus a se mettre continuellement en route. Le soin de sa santé autant que ses gouts sédentaires lui faisaient souhaiter une existence tranquille, studieuse et retirée, auprés de la belle Alessandra Benucci, une Florentine qu’il avait counue des 1513, et qui devint sa compagne dévouée jusqu’a sa mort. Encore fallait-il vivre, et les revenus que le duc lui assurait ayant brusquement diminué par suite 1. Pour cette partie de Puanvre da l'Ario¤to, voir 8* partie, ch. I", § rt.