Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/257

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1.1: cc ROLAND rnnuwx » 237 et Bireno, d’Isabelle et Zerbino, de l’inf`ame Gabrina, de Ricciardetto et Fiordispina, de Joconde, de Brandimarte et Fiordiligi, et vingt autres qu’il serait impossible d’an:·1- lyser, et superflu d’énumérer plus longuement III ll y a dans le Roland furieux autre chose encore que ‘;ous ces contes bleus. Le poete lui-meme se laisse voir at chaque page, pour dire son m0t, pour esquisser un sourire, pour associer at son ceuvre tout ce qui l’entoure, ses maitres, ses amis, mille souvenirs contemporains, sans aucun souci de Yanachronisme. Le genre chevale— rcsque avait conservé de sa naiveté populaire primitive une liberté d`allures qui, sous la plume de poetes aristo- cratiques, était devenue une élégance et un charme de plus. Bien different de l’épopée veritable, anonyme, .impers0nnelle, ou l’auteur se dérobe jalousement, le Roland furieux tire une large part de son intérét du fait qu’il peint un temps, une société, un état d°esprit, un art tres particuliers. Au premier rang de ces intermedes d’actualité se placent les louanges de la famille d’Este; elles sont copieuses et froides. L’exemple de Virgile, célébrant les origines de la gens Julia, les autorisait; et l°Arioste ne pouvait se soustraire au devoir de vanter la noblesse, la vaillance et les vertus du cc juste Alphonse » et du cc doux Hippulyte »; il l’a fait sans enthousiasme, et sans méme dissimuler les taches de sang qui souilluient leurs mains'. Tout cela ne tire pas in conséqvznce, et le poete 1. Au ch. iu, st. 60-61, sont rappclés les deux xreres d’A1phonse et d`Hippulyte; Giulio I qui le cardinal fit arrachcr les yeux parce qu’un•