Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/261

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LE tc nonaxvn nrunmux » BH IV Llart de l`Arioste est beaucoup plus complexe et plus savant que ne le laisse supposer la lecture superficielle de quelques épisodes. Si bien doué qu’on suppose le poete sous le rapport de l’imagination et du sentiment esthé- tique— et il le fut sans doute d’une facon exceptionnelle, — il n’en dut pas moins faire appel a des qualités moins brillantes, mais indispensables dans l’élaboration d’un chef-d’ceuvre : la réflexion, pour choisir et combiner les éléments destinés a former la» matiere et la trame de son poeme; la patience, pour arriver a leur donner une expression appropriée, dé°finitive. Les recherches appro- fondies et fécondes que la critique moderne a instituées sur les sources du Roland furieuz ont conduit a cette conclusion, que l’Arioste n’a pas inventé un seul épisode, pas un seul détail essentiel de son ceuvre; mais il s’est si parfaitement assimilé toutes les réminiscences, roma- nesques ou classiques, qu’il donne l’impression de l’ori- ginalité; jamais la comparaison banale de l’abcille qui compose son miel du suc de mille fleurs n’a trouvé une plus juste application Dans la conduite des diverses actions paralléles, si savamment enchevétrées, ce que l’Arioste recherche avant tout est la variété, non seulement en nous faisant passer d’nne aventure a une autre, mais encore en chan- geant de ton avec une aisance parfaite. Suppose-t-il par exemple que son lecteur est fatigué de duels et de batailles (ch. xxvn et xxvu : la discorde au camp d’Agramant), il le repose de ce tumulte et de ce fracas en lui contant l’impertincnte histoire de Joconde; et si quelqu’un s’avi· sail; que le poete y a poussé un peu loin Pirrévérence nrrrinnunu rnr.mn¤¤. I6