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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/268

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248 LlTTl§lATUlK ITALIKNNB plus dégagé pourtant de tout élément étranger, adaptait indilféremmenl; la courte période du sonnet et les amples strophes de la canzone E1 l’expression de peines amou- reuses, de pensées morales et pieuses, ou de préoccupa- tions politiques La familiarité de plus en plus intime des lettrés avec l’art classique devait, tot ou tard, mettre fin a ce scandalel On crut rehausser la littérature en langue vulgaire, en l’assujétissant violemment a des régles que les Grecs avaient élaborées pour leur usage, par le déve- loppement spontané de leur génie; on alla jusqu'a répu- dier l’inspiration moderne et l’observation directe de la vie, pour reprendre les sujets, fabuleux ou historiques, traités quinze, seize ou dix—huit siecles plus tot en grec ou en latin. C’était la conséquence fatale du zéle supers- titieux avec lequel les Italiens s’étaient livrés a l°étudc de l’antiquité. Par l’abandon systématique de toutes les traditions médiévales, la Renaissance proprement dite sombrait dans un classicisme stérile; or cet abandon coincidait avec la chute des derniéres libertés, et avec l'épuisement des facultés créatrices. Dorénavant, l’historien de la littérature italienne ne peut plus suivre, dans quelques centres particuliérement actifs, les tempéraments originaux qui dirigent le mou- vement : force lui est de retracer l'évolution des genres, épopée, tragédie, comédie, poésie satirique, lyrique, didactique. Ces conceptions abstraites seront désormais plus importantes que la personnalité, généralement eifacée, des poétes — in l`exception d'un seul, le Tasse. Le premier de ces genres qui se soit constitué en Italie est le theatre.