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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/269

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LA roériquu cussiqus 249 I Au commencement du XVI, siecle, la Sacra rappre- sentazione continue, surtout a Florence, ai suffire aux goéts d’un public plus avide de spectacle que de régula— rité classique. Peu ai peu, des sujets légendaires, ron1a·· nesques, voire meme empruntés a l’histoire contempo- raine — on cite un Lautrec de Francesco Mantovano (1523)— ou a la mythologie, se substituerent aux pieuses actions tirées de la Bible ou de la vie des saints. Mais cette alliance hardie d’éléments disparates ne produisit pas les brillants résultats obtenus dans la poésie narra- tive, et ce n’est pas la ce qui pouvait donner au thézitre un cssor nouveau. L’influence méme de la tragédie latine, c’est-Ez-dire de Séneque, si goxitée vers la fin du xv' siecle, plusieurs fois représentée et souvent imitée par les humanistes, n’inspira aucune oeuvre notable en italien; Antonio Cammelli (voir p. 188) composa bien, en 1499, une Panjfla qui prétendait adapter un conte de Boccacc a la technique dramatique de séneque; mais l’essai resta ai peu pres isolé. Pour réagir victorieusement contre l’art grossier de la Représentation, c’est aux Grecs qu’iI fallut demander des leqons. Giangiorgio Trissino (1478-1550), gentilhomme a l’esprit novateur, nourri d'hellénisme, d’ailleurs mieux doué comme théoricien que comme artiste, eut l`honneur de composer en italien la premiere tragédie rigoureuse- ment calquée sur les modeles de Sophocle et d’Euri- pidc. ll y a méme un indéniable mérite dans le choix qu’il fit d`un sujet étranger au théatre des anciens, et que, depuis lors, poetes francais, italiens, anglais et allemands ont repris sans se lasser. C’est l’aven~