Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/281

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LA roérroux cussroun 261 contrastent les poésies ardentes et passionnées de Gas» para Stampa, de Padoue (m. 1554). Ces femmes pour· vues d’une culture supérieure furent une des originalités de la société italienne au xv1° siécle; la plus célébre d’entre elles, et l’une des plus nobles figures de son temps, fut Vittoria Colonna (1492-1547). Restée veuve assez jeune d’un mari qu’elle avait tendrement aimé, Don Ferrante d’Avalos, marquis de Pescara, un des grands généraux de Charles-Quint, elle le pleura en des vers dont le tour conventionnel n’exclut pas la sincérité, et composa un grand nombre de pieces pieuses. Sur le tard, elle eut l'honneur d’inspirer a Michel-Ange un amour tout platonique, qui s’exprima en sonnets et en madri- gaux ingénieux, relevés souvent d’un accent vigoureux par la personnalité puissante du grand artiste : ses poésies, écrites parfois en un style un peu rude et méme obscur, sont éclairées ga et la par des trouvailles de pensée et de style, qui rappellent la hauteur un peu abrupte de Dante. Si parfait que fut l’art de Pétrarque, il ne pouvait cependant suppléer de tout point a l’imitation classique. Le Trissin et L. Alamanni essayérent de ressusciter-, sans succes, est-il besoin de le dire? -· l’ode pindarique, en des ¢< canzoni » dont les stances 3, 6, etc., présen- taient une structure di{l`érente des stances 1, 2, 4, 5, etc., dans le but de reproduire la u strophe », l’ cr anti- strophe », et l' ec épode » de la lyrique grecque. Mieux inspiré, Bernardo Tasso inaugura les strophes courtes, de quatre ou cinq vers généralement inégaux, qui cor- respondaient asses bien, au moins pour les yeux, aux strophes agiles d’Horace; et ee fut l’origine de l’ode ita- lienne. Mais cette ressemblance purement extérieure ne pouvait satisfaire toutes les exigences. Claudio Tolomei