Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/286

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266 LITTRRATURE ITALIENNB d’ailleurs in une conclusion nette, que dans le domaine de la poésie narrative. La raison en est simple : le pro- digieux succes du Roland furieux contre-balangait toute uutre influence. D’abord les poetes en quéte d’un sujet se persuaderent que la popularité des héros de l’Arioste n`était pas épuisée, et qu’il y avait la une mine at exploiter. On vit donc paraitre coup sur coup des << suites » aux aventures de Roland, d’Angélique, de Renaud, de Mar- fise, d’Astoll`o; mais l’unique intérét de ces essais se trouve étre de mieux faire apprécierl’incomparable talent déployé par l’Arioste, pour donner la vie et la beauté at ces fables puériles. En outre, le ridicule qui s’attacha tout de suite at ces lourdes élucubrations provoqua la parodie — parodie vulgaire avec l’OrZandin0 de l’Arétin, plus personnelle et assaisonnée de satire avec le poeme, composé des 1526, sous le méme titre, par Limerno Pitocco, c’est-a—dire Teolilo Folengo. Folengo (1496-1544) est une des figurcs les plus carac- téristiques de son temps, et par plus d’un coté il rappelle son grand contemporain Rabelais. Né a Mantoue, et entré des vingt ans dans l’ordre des bénédictins, il jeta le froc en 1524, révolté de la démoralisation du clergé, et professa des opinions assez voisines de celles de Luther : son Orlandino, et surtout son Chaos del Triper— uno en contiennent l’énoncé fort explicite; cependant ne voulant pas sortir de l’}I£glise romaine, il lit sa sou- mission, rentra dans son ordre en 1534, et {init dévote- ment sa vie. Il n’en consacra pas moins tous ses soins au remaniement de son Baldus, qui de dix-sept livres, dans la premiere édition (1517), s’éleva au chiflre de vingt- cinq; c’est surtout cette épopée burlesque qui a illustré Folengo, sous le nom de Merlin Cocai. L°auteur s’y est beaucoup inspiré de l’Arioste, de Boiardo et plus encore do