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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/305

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ionquxro nsso 28b de lui en l’accusant de folie. La vérité est que le Tasse était un malade : il souf.`frit jusqu’a sa mort de troubles physiques sur la réalité desquels il est impossible de conserver le moindre doute, et qui s’aggravérent d’autane plus qu’il les soigna probablement mal, at force de vou- loir les soigner. A l’état précaire de sa santé s’ajoutait une agitation nerveuse que développait le surmenage intellectuel anquel il s’était livré de bonne heure. Son humeur devint inégale et soupconneuse; dés 1575 il était aigri contre la cour de Ferrare, bien qu’il ne put articuler contre personne uu seul grief précis; mais il lui semblait qu’on ne lui faisait pas assez d’honneur : dans chaque courtisan, il croyait voir un envieux, un ennemi. Il eut avec un certain Ercole Fucci des démélés dont la nature est mal connue, et qui dégénérérent en voies de fait (1576): le Tasse donna un jour un soufilet a son adversaire, qui se vengea en lui assénant un coup de baton sur la téte. Des lors le poéte fut en proie a la manie de la persécu- tion, compliquée de scrupules religieux : hanté par la terreur de l’hérésie, il ne pouvait se débarrasser de l’idée qu’il était damné; ce fut en vain qu’a plusieurs reprises, notamment en 1577, il voulut étre entendu en confession générale par l’inquisiteur de Ferrare qui le renvoya absous. Ses doutes subsistaient : on le trompait, on avait juré de le perdre! Sa disposition maladive ai voir de l’hérésic partout était de nature at inquiéter le duc, tres intéressé a conserver l’amitié du pape, et a lui faire oublier que le calvinisme, au temps de Renée de France, avait trouvé des adeptes ai Ferrare. Cc cerveau fatigué se soumit encore, de son plein gré, a une série d’épreuves éuervantes, qui achevéreut de l’épuiser. A pciue avait-il terminé la composition de son