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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/31

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dernier terme d’une évolution irrésistible, point de départ d’une irrémédiable décadence.

Sur ce point encore, ce qui s’est passé en Italie offre un parfait contraste avec ce que llon observe en France. Notre xv1° siecle, époque de trouble et d’agitation, d’initiatives hardies, d’ambitions généreuses et d’ame1·es désillusions, n’a pas laissé d’<nuvres tout a fait égales au mérite des nobles esprits qui les ont produites; peut- étre serait-on niéme tenté de dire que notre Renaissance a échoué, si l’on ne se souvenait qu’elle a préparé la littérature classique du xv11° siécle, ou les qualités d’ordre, , de raison, de clarté, qui constituent une notable part de notre génie national, ont trouvé leur expression la plus complete, sous un régime parfaitement approprié in cette forme particuliere de la littérature. En Italie, au contraire, la Renaissance porte en elle-méme sa signification; elle réalise dans toute sa variété et dans toute son ampleur l’oeuvre du génie italien; elle ’dure assez exactement deux siécles, au bout desquels l’épuisement survient tout a coup. Au méme moment, les institutions qui avaient favorisé cet admirable essor d’art et de poésie se trouvent réduites a néant : partout la liberté politique est étouffée par des gouvernements autocratiques; la Contre-réforme et lllnquisition suppriment toute liberté dc penscr, avec le sentiment religieux lui-ménie; et si l’on se rappelle que l°Espagne dominait sur la majeure partie de la péninsule, on peut se figurer combien ce double joug fut dégradant : l’histoire de Naples sous lc.; vice-


d’Arnolfo di Cambio, une conception d’esprit et de proportions antiques dans une robe semi-gothiquc., n. C’est précisément de la méme époque, ou peu uprés — vers le second tiers du x1v’ siécle — que je fais partir la Renaissance, florentine d’abord, et bientot italienne.