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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/332

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312 LITTÉRATURE ITALIENNE

(1540-1617), avaient pris pour base de leurs théories certains principes immuables de morale et de religion.

Le même esprit novateur se retrouve dans la partie littéraire des Ragguagli, comparables à plus d’un titre aux Pensées contemporaines d’A. Tassoni ; là aussi l’esthétique traditionnelle est battue en brèche, les remarques fines, ingénieuses, pénétrantes abondent ; mais elles sont fragmentaires, portent sur des détails, et par conséquent restent sans efficacité pour ébranler l’édifice de la poétique classique, jalousement défendue par les Académies. Ces tirailleurs isolés, auxquels il faut associer Galilée, pour des Considérations sur le poème du Tasse, pleines de goût et de bon sens, malgré un parti pris de dénigrement excessiff, préparaient du moins un renouveau de l’esprit critique, en combattant la routine et la convention.

C’est par cette révolte de la raison contre l’autorité en matière scientifique que Galileo Galilei (1564-1642) a été conduit à faire ses glorieuses découvertes. Bien qu’il appartienne à l’histoire de la littérature par le nombre et l’importance de ses écrits, on ne peut s’attendre à trouver ici une biographie complète du grand savant, l’exposé de sa méthode et l’appréciation de ses principes, non plus que la triste histoire de ses démêlés avec le Saint-Office, de son procés, de sa rétractation et de la torture morale qui pesa sur sa vieillesse. Héritier authentique des traditions de la Renaissance, et en particulier de Léonard de Vinci, par sa foi dans la raison pour pénétrer et expliquer la réalité sensible, Galilée fut victime comme le Tasse, mais plus tragiquement encore, du conllit entre le géuie, qui a besoin de grand air et de liberté, et une discipline tyrannique, inconciliable avec la dignité du penseur. Par sa fidélité obstinée à l’Église