Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/336

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316 Lirrénnunn munitmvn IV Parmi les tragédies plates et incolores que les Italien; du xvu° siécle continuerent at composer, il suffit de rap- peler Aristodemo (1657) de Carlo Dottori; la tendance au romanesque, due a l’influence du drame espagnol, y est de plus en plus marquée; un peu plus tard, la tra- gédie frangaise deviendra leur unique modéle, et il n’y a pas davantage a s’y arréter. Le drame pastoral s’épuise en-vaines redites, et la comédie réguliére n’est guére plus heureuse : Giacinto Andrea Cicognini, de Prato pres de Florence (m. vers 1650), essaie de l`enrichir par quelques emprunts a l’Espagne, et E1 cet égard son Con- vitato di pietra nffre un certain intérét historique, s’il introduisit le premier, comme il semble, le personnage de Don Juan en Italie. La comédie la plus célébre du siécle, la Fiera de Michelangelo Buonarroti le jeune, neveu du grand artiste (1568-1646), est une longue série de scénes trés vivantes, ou sont retracés les aspects variés et pitto- resques d’une grande foire. Mais ces tableaux, médiocre- nient enchainés, se préteraient mal a la représentation: ils sont destinés a la lecture, d’autant plus que l’auteur s’est appliqué at y faire entrer nombre d’expressions empruntées aux divers dialectes toscans, en vue du grand dictionnaire auquel travaillait l’Académie de la Crusca -— intention méritoire, qui lui fut commune avec F. Redl et L. Lippi, mais étrangére at l’art dramatique. Ce fut seu- lement par l’opéra et par la comédie improvisée que l’Italie conserva, au xvu° siécle, une sorte d’hégémonie en Europe. Le drame en musique peut étre considéré comme la derniere création de l’esprit classique, a la fin du