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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/340

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320 LITTIERATURE ITALIENNB torma peu a peu des répertoires : l’acteur possédait tout un jeu de déclarations amoureuses, d’invectives pater- nelles, de plaintes at Yusage des amantes délaissées, de sermons filandreux pour le pédant, de coq-a-l’ane, de lazzi, ou jeux de scene burlesques, destinés a boucher les trous de l’action, et cent autres morceaux soigneusement éti- quetés, qu’il ne restait plus qu’a placer au bon endroit; on y introduisait d’ailleurs Ie plus d’allusions que l’on pouvait aux actualités, afin de mieux conserver l’appa- rence de l’improvisation. Malgré toutes les a ficelles » auxquelles on avait recours, ce genre de représentations exigeait des qualités particuliéres et un constant exercice; il fallait étre << du métier », et c’est justement ce que signifient ces mots : comédie cc de l`art ». Les recueils de canevas, ou scenari, qui nous ont été conservés sont incapables, en leur sécheresse, de nous donner une idée du mouvement endiablé qui caractérisait ce spectacle; les témoins oculaires en racontent des merveilles. Ce que nous pouvons y voir, c’est que Ia comédie improvisée avait recueilli a la fois la succession de Ia comédie classique et celle de la farce populaire, et se complaisait dans les intrigues compliquées. (Qa`et la, l’observation de la réalité venait dans une certaine mesure compléter certains types traditionnels; le <¢ capitan » par exemple remonte sans doute au Miles gloriosus de Ia comédie latine; mais le soudard espagnol, dont les ori- ginaux se promenaient chaque jour sous les yeux des ltaliens, lui a prété aussi quelques-uns de ses traits. La méme remarque peut s’appliquer au pédant et aux innom· brables variétés de serviteurs, Arlequin, Brighella, Pedro- Iino, Frittellino, pour la plupart d’originc Iombarde,tan- dis que le docteur est de préférence bolonais, l’honnéte ` Pantalon vénitien, et Pulcinella napolitain par définition.