Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/345

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L’ARCAD1E ET M1i·rAs·rAs1: 3% musique, des a chansonnettes » anacréontiques, dans le gout de celles de Chiabrera, n’avaient popularisé le nom de deux poétes, l’un et l’autre Romains, particuliérement admits a manier les rythmes légers et les images gra- cieuses. Paolo Rolli (1687-1765), qui s’était fait connaitre d’abord comme improvisateur, passa trente ans de sa vie at Londres, ou il enseigna l’italien; ses mélodrames et ses traductions sont depuis longtemps oubliés, mais quel- ques-unes de ses canzonelle, qui obtinrent en leur temps un extraordinaire succés, n’ont presque rien perdu de leur fraicheur et de leur harmoniet Le choix des expressions musicales et caressantes est cependant plus heureux encore chez Métastase, dont l’uzuvre dramatique méritera une étude a part : telle de ses odelettes, comme celle qui a pour titre ee la Liberté », dédiée at une infi- déle, tranche sur la f`adeur de la poésie contemporaine par une ironie spirituelle, par une aimable impertinence, qui s’expriment dans la langue la plus claire et la plus naturelle. Avec le Génois Carlo Innocenzo Frugoni (1692-1768), type accompli de l’abbé galant, du poéte courtisan et du parasite repu, l’art délicat de Rolli et de Métastase dégénére et s’épaissit; tout lui est occasion de vers, mariages, naissances, anniversaires; il rime pour un chat, pour un canari, pour un cadeau de champignons et une bouteille de vin vieux, ou méme pour un diner auquel il s’invite Son style passe tour a tour de l’enflure prétentieuse at la sensiblerie, sans se refuser a l’occasion un peu d’espiéglerie polissonne. La poésie burlesque n’était en reste avec le lyrisme proprement dit ni par l’abondance ni par l'insignifiance Il {`aut pourtant mettre hors de pair un agréable poéme héroY—comique, le Ricciardelto de Niccolo Forteguerri, do Pistoie (1674-1735), dernier anneau de la longue cliaine