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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/360

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compris son Régulus, sont déjà toutes composées ; Goldoni, qui par sa fine observation de la réalité fait entrer la comédie dans une voie nouvelle, ne se voue de propos délibéré au métier d’auteur, avec une pleine conscience de sa réforme de la scène, qu’à partir de cette même année 1748. Il y a là des coïncidences frappantes.

La vérité est pourtant que le grand courant de rénovation est venu surtout à l’Ita1ie de ses savants et de ses penseurs, qui ont précédé, et de beaucoup, les tragédies d’Alfieri, la satire de Parini et même les comédies de Goldoni. Une puissante tradition scientifique avait été inaugurée par Galilée, et fut soigneusement entretenue. Dès le début du xviiie siècle, deux hommes, G. B. Vico et L. A. Muratori, introduisaient dans les sciences historiques des méthodes de recherches dont les générations suivantes n’ont plus eu qu’à s’inspirer. C’est par ces glorieux précurseurs, et par la longue série de leurs héritiers, qu’il faut aborder l’étude du renouveau de l’Italie, d’autant plus que, durant cette période de préparation, les idées ont eu plus d'importauce que la forme.


I


Galilée, en mourant, laissait des éléves et des admirateurs qui conservèrent pieusement sa pensée et la transmirent aux générations suivantes ; les plus connus d’entre eux sont Evangelista Torricelli (1608-1647) l’inventeur du baromètre, et Vincenzo Viviani (1622-1703), traducteur d’Euclide et biographe de Galilée, qui eurent l’honneur de consoler sa vieillesse tragique. L’Académie du Cimento (expérimentation), fondée à Florence en 1657, eut précisément pour but de développer les applications